Projet de microcrèche pour le Haut-Nyonsais

Le manque de solutions pour un mode de garde des enfants en bas âge sur notre bassin de population est un problème récurrent depuis de nombreuses années. Diverses énergies ont convergé et un collectif de parents s’est formé cette année pour interpeller les élus des communes concernées.

Au cours de réunions publiques auxquelles nous avons été conviés, avec divers professionnels de la petite enfance et un représentant de la Caisse d’allocations familiales (CAF), ce collectif a pu clairement exposer la situation des jeunes parents du Haut-Nyonsais.

Les besoins actuels et les possibilités proposées en termes de mode de garde :

– Plus de 80 enfants de moins de trois ans dont seuls environ 25 sont gardés chez une assistante maternelle agréée (ou « nounou ») ou en halte-garderie au sein de la microcrèche de Rémuzat (obligeant les parents et leurs enfants à de longs trajets pour seulement quelques heures de garde par semaine). Le reste de ces enfants semble donc être gardé par un des parents qui se met en congé parental (pas toujours choisi) ou par une solution de dépannage type grands-parents ou voisinage.

– Au moment de ce recensement, on comptait sept assistantes maternelles agréées mais aucune place en collectivité. La crèche de Nyons étant municipale, les enfants de cette commune y sont prioritaires, mettant ceux des villages environnants sur liste d’attente du fait du nombre de places limités. La crèche de Rémuzat fonctionne sur le même principe. Mais les petits villages qui composent sa communauté de communes ont une natalité fluctuante, donc des enfants du Haut-Nyonsais peuvent y être accueillis. Par contre, cela ne peut constituer une solution durable ou même acceptable par tous, de par son éloignement.

Partant de ces différents chiffres et du désarroi de certains parents à ne pouvoir reprendre ou développer leur activité professionnelle – faute d’un mode de garde adapté à leurs besoins – le collectif nous a donc interpellés en tant qu’élus sur la nécessité de travailler au développement de l’offre de garde des enfants en bas âge sur notre territoire.

La solution qui est ressortie de leur réflexion est celle d’une microcrèche car :

– adaptée aux besoins des familles recherchant les avantages de la collectivité pour leur enfant ;

– accessible à toutes les bourses, de par les aides CAF aux familles modestes ;

– permettant une permanence de l’offre de garde puisqu’employant des salariés (alors que le nombre et la localisation des assistantes maternelles peut être très instable).

Le collectif a présenté un budget prévisionnel de fonctionnement en expliquant la démarche de qualité de soins apportée aux enfants grâce à un personnel qualifié. Cette structure comptant 10 places, elle permettrait d’accueillir environ 35 enfants, puisque tous ne viennent pas à temps plein.

Par la suite ont eu lieu deux réunions entre représentants des communes du SIVOSOC, où chacun a pu exprimer l’avis de son conseil municipal quant à un engagement dans un tel projet.

Il en est ressorti que si certaines communes ne souhaitent pas pour le moment y participer, ce projet reçoit, conformément à son contrat communal, un soutien de l’équipe municipale des Pilles.

Dès les premières rencontres, la démarche du collectif nous est en effet apparue très pertinente. Ce service apporté à la population peut ainsi permettre le développement de notre territoire en favorisant le maintien des familles présentes et l’installation de nouvelles.

Nous pensons bien sûr au maintien des classes de nos écoles, mais aussi à celui des services publics, au dynamisme économique, à tant de domaines de la vie sociale et économique qui sont interdépendants.

Pour toutes ces raisons, notre conseil s’est prononcé favorablement pour ce projet et a même proposé un lieu pour accueillir cette microcrèche : les locaux de l’ancienne école pourraient ainsi résonner à nouveau des cris des enfants ! Le relogement des associations qui utilisent ces locaux est bien sûr une condition sine qua non, un projet est en cours dans ce sens.

Les décisions prises lors des réunions entre communes du SIVOSOC ne permettant pas la réalisation du projet dans un délai humainement raisonnable, nous avons rencontré les membres du collectif et nous leur avons fait la proposition de le concrétiser avec les communes favorables.

Différentes démarches sont déjà avancées dans ce sens et nous ne manquerons pas de vous en tenir informés.

Julie Chaudesaigues