1791 : ASA des Tuilières

S22C-1180426095311789. Dans le Comtat Venaissin on est très attentif aux évènements ayant lieu en France. (Il est à rappeler que Les Pilles est une enclave papale dans les domaines du Roi de France.)

Aux Pilles, et c’est là une grande nouveauté, on a commencé à voter : d’abord pour l’élection de l’assemblée représentative puis pour l’élection d’une municipalité sur le modèle français comme cela a été fait dans tout le Comtat. Les dimanches 18 et 25 juillet 1790, les citoyens actifs du village au nombre de 112 se sont réunis dans l’église (citoyens actifs, suffrage censitaire: ceux qui payaient le cens ou impôt)). Ont été successivement élus :

– le maire Félix Fer

– 5 officiers municipaux : Souchon, Lapeine, Bourgeaud, Teste Louis Grégoire, Barre

-12 notables et un procureur syndic, Teste joseph.

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Les Pilles est sous la dépendance d’un seigneur, le Sieur Tardieu du Colombier auquel les Pillois sont redevables de droits seigneuriaux notamment l’obligation de moudre leurs grains et de cuire leur pain au moulin et au four banal (banalités) ; ils doivent aussi des redevances pour l’utilisation des terres situées en bordure de l’Eygues qui dépendent du seigneur. Rappelons pour mémoire que les droits seigneuriaux comme tous les privilèges ont été supprimés en France la nuit du 4 août 1789 et les Pillois voudraient qu’il en soit de même pour leur village.

Malgré les efforts de la municipalité pour apaiser le conflit, cette affaire a failli dégénérer.

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Un commissaire est envoyé pour enquêter sur place, Martinel, notaire à Rousset et futur conventionnel. Présent  les 28 et 29 décembre 1790, ce dernier se rallie à la proposition de la municipalité d’exiger du seigneur, la présentation sous quinzaine des titres de propriété et d’abolir sans indemnité les prétendues banalités du four et du moulin.

Le 27 février 1791, Tardieu n’ayant pas entièrement satisfait à la demande du peuple, une assemblée des chefs de famille se réunit pour faire le partage des terrains et graviers qu’ils disent leur appartenir, et à cet effet, ont déclaré faire union et société (un syndicat) pour apporter les améliorations et pour faire de bonnes réparations aux digues qui seront faites à la cime dud. terrain. Un règlement de trente articles est alors rédigé que l’on peut lire dans le cahier de délibérations de la commune.