Une belle initiative

L’auteur gallois à succès Ken Follett a cédé l’intégralité de ses droits d’auteur du livre « Notre-Dame », soit 148 000 euros, à la Fondation du patrimoine pour la restauration de cathédrale de Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine).

Ce n’est pas un roman c’est juste un court écrit dans lequel Ken Follett raconte comment il a vécu l’incendie de Notre-Dame de Paris, en avril 2019. Puis il évoque l’emprise des cathédrales dans son œuvre et enfin raconte brièvement l’histoire de celle qui est au centre du livre. Follet s’est mis au travail 4 jours après l’évènement comme s’il se sentait investi d’une mission.

Il y a 32 ans, dans son œuvre majeure « Les Piliers de la Terre », Ken Follett avait eu une sorte de vision prémonitoire quand il avait décrit si précisément l’incendie de la cathédrale de Kingsbridge. A la suite de l’incendie de Notre-Dame la nuit du 15 avril 2019, l’idée d’un court récit est née, dans lequel l’écrivain raconte l’émotion qui l’a étreint lorsqu’il a appris la nouvelle, avant de revenir sur l’histoire de Notre-Dame, de sa construction à l’influence qu’elle a exercée sur le grand Victor Hugo, et sur lui-même. Dans « Notre Dame », publié aux Editions Robert Laffont et vendu à plus de 113 000 exemplaires à travers le monde, il montre ainsi à quel point cette cathédrale tout particulièrement exerce une fascination et une attraction universelles. « Si les gens pleuraient le 15 avril, à Paris de même que partout dans le monde, c’est parce que quelque chose de très important, d’intime était en train d’être détruit sous leurs yeux. Or nous sommes les héritiers des bâtisseurs de cathédrales » explique-t-il.

Une autre cathédrale

Suivant son engagement initial, l’écrivain a reversé l’intégralité de ses droits d’auteur, soit 148 000 euros, à la Fondation du patrimoine. Ensemble, ils choisissent d’affecter ce don aux travaux de restauration et de sécurisation d’une autre cathédrale, celle de Dol-de-Bretagne, soutenue par la Fondation du patrimoine. « Lorsque mon éditrice française m’a proposé d’écrire un court livre sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, j’ai immédiatement accepté, déclare-t-il. J’aime beaucoup l’ouest de la France, où je me rends régulièrement en villégiature et pour mes recherches. Il me tarde de suivre l’évolution du projet et de voir comment l’argent va être réinvesti ».

Incendiée, elle aussi

Classée au titre des monuments historiques depuis 1840, la cathédrale Saint-Samson est l’un des fleurons de l’architecture gothique de Bretagne, tant par sa relative précocité que son homogénéité et ses qualités architecturales. Incendiée en 1203, elle est entièrement reconstruite en granit dans le style gothique normand. Elle fut élevée dans un temps relativement court pour un édifice de cette importance : de 1250 à 1275 pour la nef et dans les dernières décennies du XIIIe siècle pour le chœur. Malgré de régulières campagnes de restauration, l’usure du temps a fait son œuvre. La charpente et la couverture, devenues vétustes, ne sont plus étanches ; les balustrades en granit présentent une certaine pulvérulence de l’épiderme du fait de leur exposition aux intempéries ; certains parements doivent être remplacés ou consolidés ; quatre verrières du XIIIe siècle, les plus anciens vitraux répertoriés en Bretagne, ne sont plus protégées.

Les travaux de la cathédrale, engagés en plusieurs tranches par la commune, ont débuté au cours de l’été 2019, et leur achèvement est prévu en 2024. Grâce au don de Ken Follett, s’ajoutant aux subventions de l’Etat (Direction régionale des affaires culturelles), de la région Bretagne et à la collecte de dons de la Fondation du patrimoine, les travaux évalués à 2,4 millions d’euros ne laisseront à la charge de la commune qu’une somme inférieure à 800 000 euros. (extrait du Moniteur)