Projet d’espace test agricole, de couveuse d’entreprise agricole

La commune des Pilles défend depuis longtemps l’idée de mettre en place un espace dédié aux porteurs de projet de création d’entreprises agricoles, et aux agriculteurs souhaitant mener à bien une diversification d’activité.


Soucieux de donner des solutions à ces personnes en recherche de foncier, mais surtout en recherche de structure d’accueil où tester la viabilité de leur projet, nous avons défendu cette idée auprès de la Communauté de Communes du Val d’Eygues (CCVE). Et nous avons rencontré là des élus extrêmement ouverts à cette idée, et motivés par sa mise en oeuvre. Cela nous a permis de leur présenter les axes de travail pour créer cette structure.
Pour cela, nous avons regardé ce qui s’était fait, ce qui se faisait, autour de nous. Les exemples ne manquent pas : la Biovallée dans le Val de Drôme, des espaces dédiés dans le Gard, l’Hérault … Bref, de nombreux exemples inspirants.
En deux mots, de quoi est-il question ?
Quand on souhaite créer une exploitation agricole, soit on bénéficie d’un existant, c’est-à-dire une exploitation familiale, avec un train de culture, du foncier, des bâtiments, des circuits de commercialisation (qui n’empêchent pas les volontés de diversification), soit on « part de rien ». Dans les deux cas, parvenir à mutualiser le foncier, le matériel, les bâtiments, les circuits, etc. permet de réaliser des économies importantes au démarrage et ainsi de mieux assurer la viabilité de sa structure.
C’est justement là que les intercommunalités peuvent jouer un rôle important. Nous devons utiliser notre réseau, notre connaissance du territoire, pour mettre en relation, pour favoriser les synergies. On peut penser à des mises à disposition de matériels en commun (CUMA par exemple), de matériels d’irrigation, de bâtiments (secrétariat, compta/gestion, etc.), mais aussi pourquoi pas, de foncier. Les propriétaires ont parfois des appréhensions pour mettre en location des terres que pourtant ils n’utilisent pas ou plus. Les friches se développent sur notre zone comme partout ailleurs. Si une structure de type intercommunal peut rassurer, nous pourrions – si possible – nous en servir pour mettre en relation propriétaires et porteurs de projet.
Nous avons souhaité mettre en relief deux filières parmi toutes celles que l’on connait : les plantes aromatiques, médicinales et à parfum (PAMP ou PPAM), et le maraîchage. Pourquoi ? Sur la filière PPAM, de nombreux acteurs de la filière sont déjà présents sur le territoire (transformateurs, distillateurs, acheteurs en cosmétique, parfumerie …) mais ne trouvent pas localement une offre de produits bruts de qualité. Et pareillement en maraîchage, où des structures collectives (éducatives, de santé …) ne parviennent pas à satisfaire localement leurs besoins.
Pour simplifier : nous avons sur notre territoire des acheteurs, des terres non exploitées, et des porteurs de projet, mais les uns et les autres ne travaillent pas ensemble, voire ne parviennent pas à mener à bien leurs projets. Quel dommage !
Voilà pourquoi il nous a paru fondamental de défendre cette idée forte, et de privilégier ces deux filières, qui, de plus, ne nécessitent pas des surfaces utiles trop grandes pour assurer individuellement un revenu suffisant.
Alors, où en est-on ? Clairement, la démarche commence. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous, élus, devons recenser les terres disponibles dont les propriétaires seraient ouverts à entrer dans ce projet. Si vous êtes vous-même propriétaire, n’hésitez pas à nous contacter. Mais il est surtout fondamental d’avancer sur la structure porteuse du projet et sur les modalités de création de cet espace. Aussi, nous allons très vite réunir les acteurs du territoire autour de ces deux filières, mieux cibler leurs besoins, et ainsi mettre en oeuvre le projet le plus en phase possible avec les besoins du territoire.
Nous vous tiendrons au courant de l’avancée de ce dossier qui nous tient tant à coeur.

Rémy Margiela