Cérémonie du 11 novembre

La cérémonie a débuté par la lecture d’un extrait du livre « Les Pilles et ses poilus » par Marylène DELMARRE.

Lors de l’inauguration du Monument aux Morts le 3 juillet 1927, Me Silan,
président du Comité du Monument aux Morts, s’adressait aux Pillois :
« Monsieur le Maire,
Messieurs les Conseillers municipaux,
Mesdames, Messieurs,
Au nom du Comité du Monument aux Morts de la commune des Pilles, nous
vous faisons remise et plaçons sous vos vigilantes sauvegardes cet édifice du
souvenir et de la reconnaissance à ceux de nos enfants tombés pendant la guerre
14-18 au service du pays.
Que ce monument serve aux générations futures, non pas pour perpétuer le
chauvinisme et ses inhumaines traditions mais pour dire à tous ce qu’ils ont souffert
physiquement et moralement.
Nous ne glorifions pas la guerre et lui vouons au contraire une haine implacable
et sans merci.
Nous avons voulu que notre monument portât sur un de ses frontons une
dédicace plus humaine et plus pacifique « Pax Labor » Paix et travail pour que les
hommes soient heureux et deviennent meilleurs. Paix et travail pour que nos enfants
n’aient pas à connaître les horreurs qui ont ensanglanté notre génération.
… C’est le devoir de tous contre l’oubli de leurs Grands Noms. »


Déjà pendant la guerre LES POILUS ÉCRIVAIENT eux aussi leur désir de paix.
Ainsi Frédéric Serre à son épouse : « Ma chère Augustine, Étant loin d’être
militariste, nous savons que cette guerre est nécessaire car si elle était venue plus
tard ça aurait été nos enfants qui se seraient battus…
… D’ici là il peut se passer bien des choses et puis s’il faut y aller on fera notre devoir
car c’est pour nos enfants à qui nous éviterons plus tard les horreurs d’une nouvelle
guerre…
… Tant qu’il n’y a pas plus de danger et lorsqu’il y en aura pour moi, ma consolation
sera que je travaillerai pour rendre toute guerre impossible à l’avenir… »
Camille Gleize écrit à sa soeur Marie : « Ici c’est toujours le même fourbi et le
même massacre. Tu peux croire que l’on commence d’être fatigué de ce travail, voilà
un an que nous couchons dehors ou pas bien à l’abri. C’est monstrueux de voir des
choses pareilles.
On ne dirait pas que nous sommes au XXe siècle. Louis Chamoux a été blessé à la
cuisse, il a été évacué en Ile et Vilaine. Triste 14 juillet 1915 ».
Léopold Gras, blessé et prisonnier à Wetzlar près de Hanovre en Allemagne,
s’inquiète auprès de Marie Gleize : « Dis-moi si mes parents ont toujours des
nouvelles de mon frère Gabriel car je crois qu’il y a longtemps qu’il ne doit pas en
avoir données. Dis-moi la vérité car mes parents me la cachent. Je sais que mon
pauvre frère Auguste a disparu en janvier pour toujours. » sept. 1915 Gabriel a
disparu en juillet 1915 au Baerenkopf en Alsace.