La pyrale du buis : nous sommes envahis par ce papillon de nuit aux ailes blanc nacré, bordées de gris – une forme brune existe aussi -, qui a été accidentellement importé d’Asie en 2005 et qui s’est rapidement multiplié et répandu dans toute l’Europe de l’Ouest. Sa présence est signalée en Rhône-Alpes en 2013, avec notamment de gros dégâts dans les buis autour de Taulignan et Dieulefit en 2016-2017.
La grande majorité des espèces de papillons nocturnes que nous avons chez nous ne se nourrissent pas à l’état adulte car ils n’ont pas de trompe , ou juste une trompe atrophiée. Leur durée de vie est donc très limitée, de même que leur temps de ponte. Ce n’est pas le cas de la pyrale du buis. Elle butine même à l’âge adulte et fait de nombreuses pontes d’où une prolifération exubérante (200 et 300 œufs par ponte). La pyrale du buis peut se reproduire quasiment toute l’année tant que la température le lui permet. Son activité ne cesse que par temps vraiment froid.
Les chenilles se nourrissent de feuilles de buis et d’écorce pendant quelques semaines et peuvent rapidement dévaster l’arbuste. Lorsqu’elles atteignent 3,5 à 4 cm de long, elles forment une chrysalide d’où sortira, quelques semaines plus tard, une nouvelle génération d’adultes. A l’approche de l’hiver, les jeunes chenilles forment un cocon de feuilles et de soie pour se transformer en adultes au retour des chaleurs.
L’espèce n’a pas de prédateur naturel – à part le frelon asiatique et une sorte de guêpe à longues pattes – même si le moineau domestique et la mésange bleue peuvent s’en nourrir. Des recherches sont menées pour trouver des moyens de lutte biologiques (pièges à phéromones, lâcher de parasites mangeurs d’œufs). Débarrasser les buis des chenilles est fastidieux… et n’élimine pas les œufs. Une bassine d‘eau et de liquide vaisselle peut être un piège efficace, si elle est éclairée. Un halogène allumé sur la terrasse peut aussi attirer de façon plus ou moins spécifique quelques milliers d’adultes qui s’y brûlent les ailes (testé en aout 2018 en Ariège !). Les insecticides chimiques tuent tous les insectes sans distinction et intoxiquent aussi les abeilles. Il faut donc des traitements appropriés (cf. les conseils de traitement du site Coaching Jardinage).
Agnès Petit et Olivier Barlet