Exposition des travaux de l’atelier dessin des 7-13 ans

enfants_atelier_dessin2016_2

Les 5 et 6 juin, les dix enfants des Pilles qui ont suivi chaque samedi matin l’atelier que leur a proposé Lucienne Serain avec le soutien du comité des fêtes, ont exposé leurs travaux dans la salle polyvalente des Pilles.

Les parents de ces enfants de 7 à 13 ans (Aurélien, Claire, Lison, Lucas, May, Mayron, Marceau, Nina, Nawal, Oulimata et Uma) étaient bien sûr présents, mais aussi tous ceux qui avaient apprécié l’installation dans l’Eglise des œuvres de Lucienne Serain le 15 novembre 2015 lors de la Foire des Pilles.

P1100793En prenant deux objets anodins, les enfants étaient invités à construire un récit sortant de leur imagination et le mettre en dessins : cela a donné des albums qui pouvaient être consultés à l’exposition.

 

 

 

P1100782 Les enfants ont également dessiné leurs portraits en vis-à-vis, d’abord sans regarder sa feuille puis les yeux fermés. Cet apprentissage du regard et de celui d’être regardé, puis du graphisme sans chercher à imiter exactement mais en laissant parler sa sensibilité, a donné des résultats étonnants de créativité.

 

P1100768Cela leur a permis par la suite de lever toute crainte de mal faire pour se dessiner les uns les autres. L’exposition montrait cette progression et la qualité des œuvres ainsi obtenues.

 

 

 

expo_atelier_dessin2016S’inspirant des pliages de la plasticienne Sylvie Garraud et de son travail avec des groupes d’enfants, Lucienne Serain a proposé dans cet atelier des cartons se pliant en tout sens : il fallait élaborer les associations de couleurs, et chercher pour ces  volumes où ces couleurs pourraient rebondir ensemble. Peu à peu, ces formes ont pris vie et sont devenus des magasins, musées, cinéma, salon de thé, etc. C’est peu à peu une ville multicolore et inattendue qui s’est élaborée, matérialisée en grand durant l’exposition sur un support barrant toute la salle des Pilles et surplombé par un vol d’oies sauvages accrochées au plafond. L’effet en était saisissant.

Pour les enfants durant l’atelier comme pour les visiteurs de l’exposition, mais aussi pour Lucienne Serain qui dit en avoir beaucoup appris, ce fut une belle aventure qui laisse des traces.

Lire le texte qu’a écrit  Lucienne sur cette expérience :

P1100761Dessiner est chez l’enfant un geste spontané. Des premiers gribouillis surgirons les « bonhommes têtard », un cercle et deux pâtes, les formes rayonnantes qui donneront le soleil, les fleurs, les doigts des mains, puis l’ovale, le carré, le triangle pour le toit de la maison et seulement vers sept ans le losange. Car le dessin s’inscrit dans le temps du développement. C’est un langage graphique au même titre que l’écriture.

Chaque enfant a son rythme, ses particularités. Mais tous se transforment sans cesse, le changement est leur caractéristique. En entrant en 6ème, souvent l’enfant cesse de dessiner.

C’est donc une chance que cet atelier soit fréquenté par des enfants de 7 à 13 ans. Une chance et une difficulté. Car il est bien évident que leurs demandes comme leurs centres d’intérêts sont bien différents. Autre particularité, il y a ceux qui partent, avec regret, mais il faut bien suivre les parents qui déménagent ! Et ceux qui arrivent en cours d’année. Faire groupe n’est pas une mince affaire.

P1100803A partir d’une proposition très ouverte : des carrés de carton assemblés comme le plan d’un cube mais à minimum 7 faces, c’est la création d’une ville qu’ils vont choisir, dans sa partie commerciale et culturelle (le musée, le cinéma), lieu de socialité par excellence.

 

 

P1100808Les préoccupations sont très concrètes : Il faut des parkings, des routes, de l’eau. Toutefois les territoires resteront très délimités.

 

 

 

Puis le portrait offrira l’expérience d’une rencontre singulière avec l’autre. L’autre déterminé par le hasard. Le hasard a plusieurs fonctions : élément de jeux, son aspect ludique est bien accepté de tous. Il permet de sortir des réflexes rassurants : « Je dessine mon copain. Ah non ! Pas une fille ! » Mais si c’est le résultat d’un tirage au sort, on s’exécute de bonne grâce… et c’est la surprise d’un dépassement de soi magnifique. Hasard encore pour les objets tirés d’un sac par chacun sans regarder, objets surprises qu’il faudra rendre vivants dans une histoire. Que faire avec une tortue africaine en bronze et un vélo en fil de fer ? Un bateau à vapeur et une oie ? Les oies, justement, elles vont prendre leur envol par-dessus la ville et nous donner l’occasion d’évoquer Alexandre Calder car il faut équilibrer les ailes pour qu’elles puissent voler. Certains connaissent Calder, tous Matisse, Picasso est un familier. Ces enfants sont très cultivés !

P1000448L’exposition a été un moment très important. La création prend vie sous le regard d’un public. Vous avez été nombreux à vous déplacer. Les artistes et moi-même, nous vous remercions très chaleureusement.

Nous avons économisé la gouache, pris soin des pinceaux, récupéré des papiers parfois ingrats parfois très beaux, une façon de connaître ce merveilleux support, rien ne nous a manqué, si ce n’est du temps, du temps, du temps…

P1100827A tous je souhaite d’apprécier ces moments de grâce où l’on croise le regard ébloui et incrédule du dessinateur découvrant qu’il vient pour la première fois de dessiner un soleil, un homme qui court, un portrait ressemblant… là s’est tenue toute ma motivation à animer cet atelier du samedi qui aurait été impossible sans le soutien persévérant de Laurette et d’Olivier, du Comité des fêtes et de la mairie.

Et surtout la constance joyeuse d’Aurélien, Claire, Lison, Lucas, May, Mayron, Marceau, Nina, Nawal, Oulimata et Uma que je remercie encore et encore pour ces beaux moments.

Lucienne Serain